Après cet épisode de fin de semaine dernière où l’on a pu voir la déferlante de haine agiter, comme à son habitude ces dernières années, les réseaux sociaux, il serait bon pour certains de se poser, de placer un miroir en face de soi et de réfléchir à l’utilité des réseaux sociaux.
Nous ne pouvons qu’observer, face à cette finale de coupe du monde, le creuset s’agrandir entre les êtres. Les pros et anti foot s’en sont donnés à cœur joie. Torrent de haine s’il en est, j’ai pu observer avec tristesse combien il est aisé pour certains, camouflé derrière son écran, martelant sans vergogne son clavier, de déverser des déluges de fiel nauséeux.
Qu’on soit pro ou anti foot, les réseaux sociaux sont là pour aborder nos différences avec intelligences, circonspections, mais surtout avec l’acceptation de l’autre en apprenant à connaître ses goûts. On peut ne pas aimer le foot, ce n’est pas une tare, on peut l’aimer, ce n’est pas non plus un travers. On peut se trouver choqué par l’argent qu’engendre ce sport, voire tout autre sport, sans pour autant dénigrer les sportifs eux-mêmes. Ces derniers aux vues de leur célébrité ont tout de même une certaine forme de responsabilité en donnant à leur fans (tout particulièrement les enfants) et supporters ce qu’ils attendent. Un comportement exemplaire n’est pas exactement ce qu’est en droit d’attendre un supporter, mais un minimum de bienveillance envers eux.
Quant à ceux qui classent les « non fans » de foot d’intolérants, l’intolérance est-elle uniquement l’apanage des anti foot ? Car quoi quand on qualifie quelqu’un qui n’aime pas quelque chose d’intolérant, n’est-ce pas perpétrer une forme d’intolérance envers une conviction opposée à la sienne ?
Les réseaux sociaux sont un formidable outil de débat, mais aussi d’humour, il faut savoir raison garder, ne pas sombrer dans des défauts qui nous amènent à la haine ordinaire de l’autre. Donner son avis est un des grands talents de l’humanité qui lui permet d’avancer. Hélas depuis quelques années, la standardisation du bien penser éclate au jour, sitôt que l’on n’est pas d’accord avec tel ou tel sujet, on est qualifié d’aigri, de réac, voire même de complotiste.
Cela nous ramène à des siècles en arrière, l’acharnement d’une meute envers une personne est désolant pour tout sorte de débat, hélas, plus ça va, plus les débats deviennent stériles ou finissent en pugila. L’empoignade verbale dérive en animosité sévère. Le débat est mort, laissant place à l’avalanche de sauvagerie évidente nous glissant peu à peu vers l’inhumanité, où le nombre prévaut à la qualité.
Il faut penser comme tout le monde, il faut s’habiller comme tout le monde, il faut être comme tout le monde, nous sombrons dans une société équivalente à celle des fourmis ou des abeilles, chaque individu fait partie d’un tout, chaque individu à sa tâche, le moindre écart mérite la mort.