HELLBLADE SENUA SACRIFICE

Hellblade : Senua’s Sacrifice est de ces jeux qu’on aime détester autant que aimer. Mépriser par les uns, vénérer par les autres. Il n’en reste pas moins un jeu qui dérange. Non par la violence que l’on pourrait y trouver dans le gameplay. Nous sommes très largement habitué à ce type de violence dans bon nombre d’autres jeux vidéos, sans pour autant que cela ne nous dérange outre mesure. Non, il est déconcertant par la personnalité de Senua, personnage principal.

Synopsis :

Senua, jeune femme picte s’engage dans un voyage, peut-être sans retour. Dans le monde des morts à la recherche de son aimé trop vite disparue. On entre dans la mythologie celte, si le jeu se limiterait à cette simple aventure. Il serait commun et presque sans saveur.

Non, il ne s’arrête pas à une sorte d’exploration du monde des morts vu par une peuplade aujourd’hui disparue. Nous ne nous faufilons pas dans les méandres, par trop convenues, de ces épopées qui tendent à nous satisfaire d’une forme d’anecdote historique non vérifiable mais qui sauraient nous transporter, brièvement, dans une autre vision de l’humanité ancestrale. Hellblade, c’est autre chose. Hellblade, ce n’est pas un jeu banal qui s’oublie si vite.

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Visionnons ce qui était, peut-être, le 1er trailer, sortie en 2014 :

Regardons le teaser présenté à l’E3 en 2015. En visionnant ce teaser, on se dit :  » Ok c’est un jeu comme d’autres, une nana se bas contre des boss ». N’oublions pas qu’il s’agît là, sans doute, du second trailer de Hellblade. Ce dernier ne sortant qu’en 2017. :

Voyons le trailer de 2016, la fragilité mentale de l’héroïne, Senua, se fait de plus en plus sentir :

En juin 2017, le trailer officiel pour la sortie du jeu sur Ps4 et PC. Il fait son entrée sur les plateforme, une seule scène du jeu ressort de ce trailer. Pourtant dans cette scène, le ton est donné. La monstruosité de la quête de Senua, ses peurs, ses doutes, sa hargne à vaincre son ennemi. Mais surtout, ses voix intérieures, ses troubles mentaux sont mis en avant. Même si l’on ne comprend pas la langue de Shakespeare, il ne faut pas longtemps pour comprendre toute la noirceur que subit l’héroïne.   :

2018 l’arrivée de la Xbox one x renforce la puissance du jeu

Puis en 2018, le jeu sortira sur la nouvelle console de Microsoft, la Xbox One X avec une qualité graphique qui renforce l’impact du jeu. Toutefois, dans ce trailer, la lumière est aussi mise sur les troubles de Senua, ses doutes, ses peurs. Ses faiblesses autant que sa combativité. Ses angoisses autant que sa volonté d’atteindre son but. Son désespoir autant que ses convictions. Peu à peu l’on devine le double visage de l’héroïne :

 

Enfin, en juillet 2018 la version VR sort, il n’en fallait pas plus pour que le jeu trouve enfin tout son public. En plongeant dans cette histoire, l’approche des troubles psychotiques par le jeu, offre, à certains, l’envie d’en savoir plus sur tout ce qui se rapporte de près comme de loin à la psychose.

Conclusion…peut-être pas

Déroutant ce jeu l’est à plus d’un titre. Parfois  oppressant il met le doigt sur un sujet rarement pour ne pas dire jamais, abordé dans les jeux vidéos, ni dans la littérature populaire, d’ailleurs. Ninja Théory avait fait le pari d’aborder un sujet difficile sans pour autant être rébarbatif voir même académique. Pari gagné que l’on n’aime ou pas le jeu ou qu’on le trouve simpliste dans son gameplay.

Il ne faut pas oublier que tout au long du jeu, le joueur ne dispose d’aucune information quand à la vie de Senua. Pas de données sur ses compétences, ses ennemis. Pas de map, aucune indication. Ce qui accentue encore plus le besoin « d’entrer » dans l’esprit de Senua. Le joueur se laisse conduire, sans pouvoir décrocher de l’histoire. Il veut savoir ce qu’il va arriver à Senua, il veux connaître la suite. Que l’on aime ou non ce jeu ne laisse pas indifférent.