APRES LES CLOCHES ET LES COQS
Quand le touriste se prend pour le centre du monde. Qu’il impose ces exigences. Qu’il se prend pour le maître de ses lieux de villégiature.
DES PLAINTES, DES PLAINTES ET ENCORE DES PLAINTES
On ne compte plus le nombre de plaintes déposées parce que de nouveaux arrivants dans un village veulent faire taire et le coq et les cloches de l’église. Bien souvent ces pourfendeurs de la chose établie depuis des décennies pour ne pas dire des siècles font étalage de la même vision négative de tout ce qui fait l’identité d’un village, d’une région, d’une coutume. Lieu qu’ils investissent en terrain conquis dès lors qu’ils acquièrent et une résidence secondaire ou une résidence pour leur retraite.
Sitôt qu’ils se rendent propriétaires de leur résidence, ils se targuent d’une sorte de nécessité à ce que tout ce qui entoure leur « ilot » réponde à leur vision, leur exigence, leur désidérata. Et ceci à l’instar de ceux qui, des générations durant, ont construit l’environnement dans lequel ils se sont imposés en conquérant.
LE CAS « MAURICE »
Les exemples sont multiples et il serait trop long de tous les citer ici, comme, par exemple, en 2017 en Charente-Maritime, un couple de retraité fait l’acquisition d’une résidence secondaire et aussitôt dépose une plainte contre leur voisine parce que « Maurice » le coq de cette dernière chante « trop tôt » le matin. La propriétaire du volatile ne s’en laisse pas conter et lance une campagne de soutient à Maurice sur Facebook et engage une marche de soutien à son coq.
LES VACHES DOIVENT DEMENAGER
Autre lieu, autre cas, cette fois-ci, dans le Cantal, un agriculteur contraint de déménager ses vaches car elles « dérangent » le nouveau voisin. Petite information, l’élevage date de 1802. Un jour l’agriculteur trouve sur le pas de sa porte un huissier venu lui apporter une convocation de la justice. Malgré une pétition de plus de 44000 signatures en faveur des vaches, rien n’arrête les voisins « belliqueux » qui n’en démordent pas et font appel de la décision de justice qui ne reteint rien contre l’agriculteur. Le paradoxe de l’histoire, le couple plaignant est donateur à la SPA.
UN FESTIVAL OUI MAIS SANS FESTIVALIERS
Autre cas intéressant, à Saint-Malo-Du-Bois, petite bourgade de Vendée d’environ 1700 âmes, l’association des Arts à la Campagne, se fait fort d’organiser chaque année un festival qui fait la fierté des habitants de la commune et le bonheur des vacanciers venus en villégiature dans la région. En 2002, des vedettes telles que Tri Yan, Johnny Clegg, Gérard de Palmas et même Pierre Perret y viennent se produire, le festival prend de l’ampleur, du galon, il en est à son 6ème numéro, mais hélas il est menacé. La raison, un couple de retraité s’étant porté acquéreur d’une résidence juste aux abords du lieu du festival dépose une plainte. La justice prend l’affaire en main, le verdict tombe, le tribunal a tranché, le festival qui accueille près de 10000 spectateurs à chaque saison a été jugé « source de troubles et de nuisances sonores »
UN VILLAGE QUI PREND LES DEVANTS
Le petit village de Guyans-Vennes dans le Doubs a parfaitement comprit et réagit a sa façon de manière constructive et raisonnée et qui, décidant d’accepter l’arrivée de nouveaux habitants pour éviter que le village se meure, leur propose dès leur arrivée une « charte du nouvel arrivant ». Cette charte rappelle que, certes, la campagne, c’est beau, mais qu’y vivre a aussi ses désagréments.
sources Ouest-France & Europe 1