Nous retrouvons notre petite famille que nous avions laissé voici maintenant plus de 2 ans alors qu’elle nous faisait découvrir un restaurant en Normandie : LE PETIT NAVIRE.
Aujourd’hui nous la retrouvons, dans une autre région, la Bretagne, vers un autre restaurant qui rien qu’à l’annonce de son nom promet une certaine délectation.
AU PETIT BONHEUR, un roman ? Un comte pour enfant ? Oh non, c’est bel et bien le nom d’un restaurant.
Mais quel est donc cet établissement qui arbore une telle marque, il faut que ce soit quelque chose d’exceptionnel
AU PETIT BONHEUR, le nom nous porte à croire que ce doit être un lieu fort sympathique manifestement bercé d’une certaine douceur, mais laissons là les divagations de notre pensée et retrouvons, sans plus tarder, notre petite famille, à la découverte de ce lieu.
L’aventure débute un lundi 24 août. En congés d’été, la petite famille, autour d’un café, réfléchit à sa destination du jour. Arrivée le samedi, ils n’ont eu guère de temps pour effectuer les quelques courses nécessaires pour la semaine.
C’est décidé, ce sera Châteaulin. Commune du Finistère d’environ 5700 âmes, cette petite ville traversée par l’Aulne, de part sa situation géographique, est le point de départ de la nationale 164 qui vous conduira à Rennes et se voit traversé par la nationale 165 qui relie Nantes à Brest.
Deux viaducs nécessaires au passage de voies ferrées ont trouvé leur place au sein de la ville, l’un à Port-Launay, l’autre au cœur de la ville. La vallée encaissée de l’Aulne a contribué à la construction de ces deux viaducs.
Mais nous ne sommes pas là pour présenter un cours de géographie sur la ville de Châteaulin. Il convient toutefois de préciser qu’elle fait partie du canton de Crozon. Son nom aurait pour origine Castel, qui en breton signifie château, et Nin qui est le nom de la colline qui porte le château. De Castel Nin, le nom sera francisé en Châteaulin.
Retrouvons la petite famille sur la route les menant à Châteaulin.
En venant de Plonévez-Porzay commune où se situe le camping Le Pré de La Mer dans lequel a déposé les valises, la petite famille, nous traversons CAST et son église paroissiale : Saint Jérôme dominant la Chasse de St Hubert (ensemble statuaire unique en Bretagne datant du XVIème siècle).
Mais ne nous attardons pas trop, engageons-nous sur la D7 en direction de Châteaulin.
Environs 10 min plus tard, la petite famille est au cœur de la ville.
Après avoir effectué les quelques courses nécessaires à la poursuite du séjour. La Petite Famille se promène au travers de la ville.
Quai Charles de Gaulle, une place, garons-nous et flânons le long de l’Aulne ou Canal de Nantes à Brest. Quelques photos plus tard, la petite famille arrive à hauteur d’une étrange devanture, Au Petit Bonheur, un restaurant.
Deux piliers, rouges bordeaux, encadrent l’entrée de l’établissement, au-dessus de l’entrée un cercle rouge orné de couverts blancs, la vitrine de chaque côté s’enorgueilli d’une épigraphe que l’on ne peut manquer : « Amoureux des produits frais 2016 ».
Hé bien soit, la petite famille investira cet établissement. Elle déjeunera donc ici, le premier coup d’œil laisse supposer qu’en ces lieux la petite famille savourera quelques mets sans nul doute délicieux car, si l’indication de produits frais est respectée, Monsieur Petite famille le sait bien, avec de bons produits l’on ne peut que réaliser de bons plats, n’a-t-il point été cuisinier en d’autres temps ?
11h30, peut-être tôt pour passer à table. Entrons et recueillons quelques renseignements.
Masque au visage, monsieur entre dans l’établissement.
– Bonjour
– Bonjour, répond un jeune homme affublé d’une de ces protections plastiques empêchant toute propagation de la moindre parcelle de postillon.
– Vous servez à partir de quelle heure (question quelque peu stupide car les heures de services sont indiquées à l’entrée)
– Midi, mais malheureusement, nous ne prenons que sur réservation.
– Ah et est-ce possible pour ce midi ?
– Bien entendu, combien de couvert ?
– Prenez-vous les chèques vacances ?
– Hélas non, mais les chèques déjeuners oui ;
– Ce n’est pas grave, donc une table pour 3 pour midi.
– Très bien, monsieur, je note immédiatement.
– Merci, à plus tard.
Rejoignant le reste de la petite famille, monsieur sourit à l’idée de déguster ces plats qui déjà font écumer ses papilles :
Saumon gravlax et sa salade fruitée
Cassolette de crevettes à la diable
Magret de canard, sauce apicius
Brochette de Saint-Jacques et crevettes sauce citronnée
Crémeux de patates douces et légumes vert
Entrecôte façon bistrot, trio de sauces
etc.
La petite famille se promène à nouveau sur les quais le long de l’Aulne, mais cette fois-ci pas dans l’espoir de découvrir quelque merveille, mais plutôt dans l’impatience de se retrouver autour d’une table fin prête pour une dégustation qui saura sans nul doute les marquer.
Ne voulant pas être influencé par quelques avis que ce soit, la petite famille avait jeté son dévolu sur Au Petit Bonheur sans consulter TripAdvisor, Michelin ni même Gault-Millau. Plus tard, elle constatera, non sans une certaine émotion, qu’elle avait… mais maintenons le suspense. Revenons à la suite de notre histoire.
Midi, voici donc l’heure tant attendu. La Petite Famille se dirige d’un pas rapide, vers le restaurant, aller hop, le sac à dos de balade dans le coffre de la voiture, on s’arme de nouveaux masques, Covid-19 oblige et en route pour aller faire ripaille.
– Rebonjour nous avons réservé une table pour 3
– Oui, Mr … Par ici. Cette table vous convient-elle ?
– C’est parfait, avec la vue sur l’Aulne, très bien.
– Bien, je vous apporte la carte
Le jeune serveur s’éloigne un instant pour réapparaitre avec des menus en mains qu’il distribue et l’ardoise du jour où sont inscrits à la craie les menus du jour qu’il dépose sur une chaise près de la table de la petite famille.
Les noms des plats sont comme autant d’évocation de plaisir pour le palais :
Assiette de foie gras et son chutney d’oignons
Salade façon landaise : gésiers de canard poêlés et tranches de magret fumés
Filet de cabillaud, sauce provençale, farz noir et légumes de saison
La fondue au chocolat et ses fruits frais
Pavlova aux fruits
– Je vous laisse choisir
– Oui, merci
– Prendrez-vous un apéritif ?
– Certainement
La petite famille commande l’apéritif, quelques secondes plus tard, elle dégustera celui-ci s’attardant sur tel ou tel plat, le choix fut difficile mais irréfutable, madame et le fils amorceront leur festin avec une Assiette de foie gras et son chutney d’oignons, monsieur, quant à lui, attaquera son repas avec une Cassolette de crevettes à la diable
Pour exciter les papilles, rien de tel qu’une savoureuse entrée digne de ce nom. Le restaurant n’usurpait pas son nom, la petite famille touchait du bout du doigt une certaine forme de bonheur.
Mais poursuivons, alléché par ce premier choix, il était à présent question d’assurer une forme de continuité dans le déroulement de ce déjeuner et les mets suivants s’accordaient à répondre à cette demande.
Ce fût donc Entrecôte façon bistrot, trio de sauces pour le fiston, Magret de canard, sauce apicius pour madame et Brochette de Saint-Jacques et crevettes sauce citronnée pour monsieur.
Bien évidemment, route oblige, le tout accompagné d’une carafe d’eau. Roseline, gérante du restaurant, nous informa qu’elle nous fournirait une bouteille d’eau de source, car un incident ayant pollué les eaux de la région, elle ne pouvait donner autre chose, mais que de toute façon cette bouteille ne serait pas facturée du fait qu’elle était donnée à la place du pichet d’eau. Puis continua à prendre la commande de la petite famille.
En dessert elle prit, pour le fils ce sera une coupe de glace vanille-chocolat, chantilly quant à madame et monsieur, Un café gourmand accompagné de 5 mini-desserts.
Voilà, il n’y avait plus qu’à attendre que les plats arrivent. Cette attente ne fût que de courte durée, achevant de déguster leur apéritif, la petite famille n’eut pas le temps de ressentir les effets de l’annonce d’une faim non assouvie, à peine quelques minutes passèrent avant que la gérante apporte les entrées.
Déjà l’œil s’écarquillait à la vue des assiettes trônant à présent devant chaque convive, les tranches de foie gras à la couleur douce, chevauchées de moitiés de fraises, accompagnées du brun chutney d’oignon, le croustillant des toasts ronds désespéré de n’être pas encore oint de foie gras et de chutney pour aller craquer sous la dent et faire danser les papilles. Dès lors, l’on escorterait chaque toast de quelque coupe de salade et légume tourné et croquant.
Monsieur respira avec enchantement le parfum de sa cassolette de crevette, chacune d’elle s’enveloppait d’une délicate sauce orangée, les morceaux de poivrons luttaient pour ravir aux crevettes la vedette. La cuillère plongée dans la cassolette, monsieur, en tira une crevette et un morceau de poivron, les deux baignant allègrement dans la sauce, porté en bouche il ne fallut que quelque seconde pour que le contenu de la cuillère convainc monsieur que le choix de ce restaurant était le bon.
L’annonce de produit frais ne faisait plus aucun doute, en ce qui concerne les entrées tout du moins. Il ne fallait pas se hâter, déguster était le mot d’ordre, chaque bouchée réclamait sa part de plaisir, son explosion de saveur, la petite famille savourait.
– Puis-je débarrasser, interrogea la gérante constatant la presque propreté des assiettes
– Oui, oui, bien sûr
– Ça a été demanda-t-elle
– C’était parfait
La presque propreté des assiettes ne pouvaient que justifier cette réponse, la petite famille n’avait laissé aucune miette, rien, que du vide, les assiettes avaient été vidée jusqu’à la moindre parcelle.
Quelques minutes plus tard, ce fût aux plats de résistance d’entrer en scène.
Pour le jeune homme ce fût Entrecôte façon bistrot, avec des frites, dire qu’il s’est régalé serait un euphémisme. Il ne laissa aucune chance à la pauvre pièce de viande, avec une dextérité que ses parents ne lui connaissaient pas, il boulotta chaque morceau, mastiquant ces derniers pour en extraire jusqu’à la moindre goutte de saveur. Les frites n’eurent guère plus de chance.
Madame avait opté pour le Magret de canard, sauce apicius sur un lit d’épinard, avec une pomme de terre cuite au four. La dégustation ne fût pas aussi fougueuse que celle du jeune homme, néanmoins, une certaine fébrilité se devinait entre chaque bouchée. Ce plat, qui était aussi au nombre des recettes du grand Paul Bocuse, fit presque regretter monsieur d’avoir porté son dévolu sur un produit de la mer. Chaque portion de magret ruisselait de jus rosé qui se perdait parmi les feuilles d’épinard, le beurre coulait de la pomme de terre cuite au four, lustrant sa peau.
Brochette de Saint-Jacques et crevettes sauce citronnée, crémeux de patates douces et légumes vert devenait le seul et unique objectif de monsieur, rien ne devait troubler la dégustation. Saisissant d’une main sa fourchette, entre les dents de laquelle il plaça la brochette, avec toute la délicatesse qu’il pouvait concéder, il fit glisser une crevette de la brochette, saisit celle-ci entre le pouce et l’index et d’un geste assuré la porta en bouche où déjà les glandes salivaires humectaient le palais. Légèrement croquante, la crevette obtint l’approbation des papilles. Passons à la St Jacques, répétant le même geste que pour la crevette, monsieur s’attarda un court instant sur la texture de cette dernière. Délicatement colorée, elle gardait son moelleux. Un simple aller-retour dans la poêle avait été suffisant, tel était le secret d’une bonne cuisson. Monsieur porta son dévolu sur la purée de patate douce, la douceur sucrée de celle-ci se mariait parfaitement avec la Saint-Jacques et la crevette, les brocolis n’eurent guère plus de chance, leur croquant trouvait sa place au sein de ce plat.
Chaque assiette fut dépossédée de son contenu sans aucune retenue, la fraicheur des produits, la justesse de la cuisson, la sobriété de la présentation, chaque détail interpréta son rôle sans fausse note.
Puis vint le temps du sucré. Nous n’aurons pas d’explication de la dégustation du dessert du fiston, sa coupe de glace n’eut pas le temps d’apprendre ce que signifiait fondre.
Le café gourmant de Madame et Monsieur, était des plus classique mais généreux, un café serré, une boule de coco, de type rocher, du fait maison assurément, une crème brulée, un tiramisu, une portion de salade de fruit, de saison, une sorte de crumble de pomme sur un lit de crème fouettée. Le déjeuner se terminait en feu d’artifice sucré, apothéose de tout bon festin.
Voilà, le repas s’acheva avec tant de richesse dans la mémoire gustative de notre petite famille, le souvenir de chacun des plats restera gravé. Ils avaient découvert ce restaurant par hasard, l’avait choisi en ne faisant confiance qu’à leur approche, sans même se soucier de ce qu’il trouverait à l’intérieur et le résultat était au-delà de leur espérance.
Souhaitons-nous obscurcir la conclusion de ce déjeuner en nous attardant sur l’addition ? Et pourquoi pas, mais nous sommes loin d’une forte note, le raisonnable fût de mise, la fraîcheur, la qualité, la quantité, tout laisserait à penser que ce serait le seul restaurant que fréquenterait la petite famille durant son séjour et bien il n’en fût rien, à peine 90€ pour l’ensemble.
L’addition réglée, la petite famille reprit sa route et rentra au camping la mémoire chargée d’image, de gout, de sensation qu’elle ne devrait pas oublier de sitôt.
Arrivé au mobil home, la petite famille rechercha les avis sur le net. Sans surprise, les avis étaient bons voire même excellent, hormis, mais ce n’est pas une surprise, quelques-uns dont les arguments étaient soit inexistants, soit sans fondement.
Cette petite promenade à Châteaulin et cette délicieuse découverte d’Au Petit Bonheur, encouragea la petite famille à renouveler l’expérience quand cela se représentera. Les vacances débutaient positivement et cela ne déplaisait pas à la petite famille.
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