LA FAUTE A AMAZON

AMAZON CONDAMNE PAR LES RESEAUX SOCIAUX

 

 

Le règne des réseaux sociaux

 

Sous le règne des réseaux sociaux, chacun y va de sa sentence envers tel ou tel gouvernance, tel ou tel géant de la distribution, on le connait, cet abject e-commerçant qui tue nos petits commerces. À la fois, juge, juré et bourreau, le réseauteur individualiste qui se dit social, bien dissimulé, derrière la brillance de son écran, martelant son clavier tel le tictac de l’horloge qui annonce la mise à mort, annonce la sentence, il n’y aura aucun recourt, le lynchage est annoncé et se fera quoiqu’il en résulte.

Chacun y va de sa prise de décision forte : « je ne commanderai plus sur Amazon ». Décision forte, mais non vérifiable. Car quoi, derrière son petit écran, il est facile de faire croire qu’une décision est prise quand on sait parfaitement que cela ne sera pas contrôlable.

Autre point non négligeable qu’il convient d’émettre, l’on accuse Amazon d’être à l’origine de la mort des petits commerces, mais qui sont les véritables « assassins » du petit commerce ? Est-ce Amazon qui répond à une demande de plus en plus forte ? Est-ce Amazon qui enverrait des centaines de milliers d’agents pour contraindre de son bras armé chacun à passer commande sur son site ?

Les chiffres et AMAZON

 

Pour les perplexes, il serait bon de rappeler qu’entre 2016 et 2019, Amazon a doublé son chiffre d’affaire. Qui en est responsable ? Amazon ou les clients d’Amazon ? Pourtant entre 2016 et 2019 il n’y avait pas la COVID-19 ? N’oublions pas que 1 français sur 3 achète chez le géant de la distribution. Il convient aussi de rappeler qu’Amazon représente que 20% de l’e-commerce en France. De plus, la progression des ventes en ligne profite aussi à des entreprises françaises, la Fnac, CDiscount, Veepee, Mirakl ou ManoMano.

Certes Amazon est un géant de la distribution, mais il convient de rappeler que le premier distributeur de livre et produit culturel en France, ce n’est pas Amazon mais la FNAC. Pourtant elle semble être oublié des réseaux sociaux. N’oublions pas non plus Wish, AlliExpress et bien d’autres, demandez donc à votre factrice (eur) quel est le type de paquet qu’il doit distribuer le plus, vous savez ces petits paquets de plastique gris donc une grande partie de l’étiquette est inscrite en chinois. Par ailleurs, il convient de signifier qu’Amazon c’est aussi « plus de 10 000 TPE et PME françaises » qui « développent leur activité » avec l’aide du géant américain.

« Oui mais Amazon tue l’emploi ». Autre argument régulièrement vu sur les réseaux, petit rappel de l’année 2020.

  • 01/07/2020 Général Electric va supprimer 1000 emplois en France
  • 10/03/2020 Nokia va supprimer 460 emplois en France
  • 10/03/2020 Michelin va supprimer 2000 emplois
  • 09/09/2020 Auchan va supprimer 1500 emplois en France
  • 26/06/2020 Sanofi va supprimer 1000 emplois en France
  • 22/06/2020 Nokia va supprimer 1200 emplois en France
  • 14/09/2020 Groupe Alinéa, 1000 licenciements en France

Faisons les comptes :  8160 emplois supprimés en France, rien que pour l’année 2020.

  • 01/07/2020 Amazon va construire un entrepôt géant en France et créer 2000 emplois
  • 10/03/2020 Amazon recrute 1500 personnes en France et en profite pour créer 15000 emplois en Europe.

Ce n’est pas ma faute, c’est celle du grand méchant AMAZON

 

Maintenant, abordons le comportement de certains pourfendeurs du « abattons Amazon », combien sont-ils à commander depuis des années sur Amazon, Cdiscount, Rue du Commerce, etc. Combien sont-ils à faire régulièrement leurs courses à Carrefour, Auchan, Leclerc, Casino, Aldi, Lidl, etc. Toutes ces enseignes qui voient leur CA augmenter de façon exponentielle chaque année. Depuis toujours, la guéguerre aux grandes surfaces existe. C’est vrai que l’installation de ces dernières a fortement pallié la mort du commerce de proximité, mais quand on y réfléchit, est-ce réellement ces enseignes qui sont la cause de cet état de fait ? Ou n’est-ce pas plutôt notre propre aveuglement ?

Nous sommes devenus une société où l’individu, s’il n’obtient pas immédiatement ce qu’il veut, vomi son fiel. A la fois révolté et mouton, l’individu mène des combats pour ceux qu’il laisse allègrement et sans honte, sur le bord de la route, du moment qu’il ne se fait pas prendre. On veut tout et tout de suite et on peut l’obtenir gratuitement, c’est encore mieux.

De l’utilité d’AMAZON et du e-commerce

 

Enfin, et ce sera ma conclusion. Je ne défends pas Amazon, pour autant, je penses à ceux qui n’ont pas la possibilité de se rendre dans les centres villes pour y effectuer leurs achats, je pense à ceux qui n’ont pas les moyens financiers d’acheter tel ou tel produit à un prix plus onéreux qu’en ligne, je pense à ceux qui, parce qu’ils sont dans la précarité, n’ont d’autre choix que de faire leurs courses à Aldi, Lidl et autres supermarchés, je pense à ceux qui n’ont pas accès à la culture et à qui on veut enlever le seul moyen qu’ils aient d’acquérir un livre, un disque, une BD, je pense à ceux qui, au fin fond de leur campagne, n’ont ni voiture, ni transport en commun et ne peuvent compter que sur untel ou untel, qui n’est pas toujours disponible, pour aller trouver une rare librairie, un hypothétique disquaire.

Ne faisons pas un faux procès, il est aisé de vilipender un géant de la distribution en l’accusant de tous les maux quand soi-même on n’est pas assidue à ce que l’on semble vouloir défendre.

Comme il est facile d’applaudir les hôpitaux quand, lorsqu’aucune pandémie est en cours, on ne cesse de les critiquer parce que les urgences sont débordées, que telle ou telle erreur médicale fait la une des journaux quand aucun n’indique le nombre de vie que ces mêmes hôpitaux sauvent chaque minute.